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mercredi 24 mai 2006, Sortir


Une rencontre qui fait «boum»
francomanias Le chanteur Stéphane Blok et le légendaire contrebassiste Léon Francioli font alliance le temps d'un spectacle et d'un album qui entraînent la chanson française loin de ses bases. Rencontre.

Jean-Philippe Bernard
Le film de la vie défile à une telle vitesse qu'on a parfois de la peine à se souvenir de la bobine précédente. C'est ainsi qu'hier encore, juste avant que Jérémie Kisling ne prenne la relève, Stéphane Blok envoûtait Paname avec ses complaintes urbaines made in Lausanne. Déjà, on prédisait pour ce jeune noctambule racé une place en vue sur le toit du monde. Moins d'une décennie plus tard, le Romand est revenu sur les bords du Léman, sans aucun regret puisque ses principes lui ont toujours interdit de faire n'importe quoi. Ce printemps, après avoir collaboré à quelques projets théâtraux et cinématographiques, il revient rôder aux frontières d'un univers familier. A l'instant où on le rencontre dans une brasserie lausannoise, il regarde, intrigué, Léon Francioli, son voisin de table en train de se préparer, selon ses termes, «une cochonnerie».
Avec application, Francioli verse donc dans une chope immense remplie de glaçons et d'un zeste de citron quelques décis d'un vin ordinaire puis l'équivalent d'un bon verre de coca light. Après avoir mélangé le tout avec son doigt, il précise: «Je dois faire très attention avec le sucre alors je cherche des trucs qui me procurent un peu de plaisir tout en ménageant ma santé. Là, c'est super car il n'y a pas un gramme de sucre et on a toutefois l'impression de se bourrer la gueule en buvant une Margarita. En plus, il faut deux heures pour boire ça tranquillement...»
Blok, perplexe, trempe ses lèvres dans la mixture puis l’che un énigmatique «ah! oui». Même sans cette moue, on avait compris que le chanteur n'avait pas abordé le légendaire contrebassiste pour échanger les recettes de cocktails improbables. Ou pas seulement: issus de culture et de générations musicales différentes, les Vaudois ont fait alliance pour défricher un nouveau territoire. «L'essentiel du temps que nous passons ensemble est néanmoins consacré à des discussions sur des thèmes aussi divers que la politique, les femmes et la musique», note Francioli. «On se connaissait depuis un certain temps, plus humainement qu'artistiquement. On buvait des verres. En décidant de faire un duo, nous avons accepté d'entamer une sorte d'échange, comme une partie de ping-pong.»

Le jeune rebelle et son vaillant aîné ont travaillé dans l'ombre du studio durant des mois avant que de laisser jaillir les musiques et les chansons brûlantes comme les nuits d' été en Alabama qui composent aujourd'hui Boum, disque ouvert et libertaire nourri aux ondes troublantes du jazz, de l'électronique et de la fièvre. C'est cette bande-son pour nuits blanches, où résonnent les rumeurs de ville et le chant troublant d'une jeune femme (Eleonora de Souza) témoin de toutes sortes de révolutions concernant les hommes ou les astres, que le public des Francomanias pourra découvrir.Mais il ne faut pas attendre un tour de chant traditionnel de la part d'un chanteur qui refusa le cadre étroit dans lequel l'industrie discographique voulait l'enfermer, surtout lorsque celui-ci fait alliance avec un dynamiteros remarqué jadis aux côtés de Michel Portal ou de Félix Leclerc. Comme tient à le préciser Block, «le spectacle comprend deux tiers de l'album mai, joué autrement. Sur scène, un titre comme Les éphémères change radicalement et passe d'une minute 45 à près de 10 minutes...»I
> Je 22 h 30 Bulle
Ebullition.
> Blok-Francioli, Boum, distr. Disques Office.

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